Ce funambule cultivé, dont l’élégance décalée n’aurait pas déplu à Cecil Beaton, n’est jamais là où on le pense. Sa mère est basque, son père est le descendant d’une lignée de grands propriétaires terriens ukrainiens. À l’époque de la Russie impériale, les Terestchenko avaient une collection d’art rivalisant avec celle de Tretiakov. Trois musées à Kiev portent encore leur nom.
Le grand-père d’Ivan, dernier ministre des Finances et des Affaires étrangères du Tsar Nicolas II, émigra à Monaco et à Londres où naquît son petit-fils. Ivan s’installe à Paris pour étudier l’Histoire de l’Art à l’École du Louvre et donne des leçons de dessin jusqu’à ce que le cercle pourtant très fermé des magazines de décoration l’adopte comme photographe et lui permette d’assouvir sa soif de voyages.
Il traverse plusieurs fois l’Atlantique à la voile, survole le continent africain en Cessna et parcoure le désert du Tassili N’djer à pied, entre autres, illustrant chacune de ses aventures dans ses carnets de voyage, puis finit par se poser douze ans sur la côte basque pour renaître en surfeur. De ses photos et dessins naissent des silhouettes en terre émaillée qui recréent un univers héroïque autour de sa nouvelle passion.